Le jumeau de Ron est le mystique de la famille. Très vite, Michael crut en Dieu-tout-puissant et fit des pieds et des mains auprès du Pasteur Brown pour devenir enfant de choeur. Il parvint à ses fins dès l’âge de trois ans. Aujourd’hui encore, Michael impose la prière avant et après les repas, mais ses frères se sont fait une raison et ne prêtent plus guère attention à son insupportable bigoterie.
Elevé comme ses frères au bon grain du Cheixas, Michael en a gardé cet étonnant teint poupin qui intrigue les dames. Il demeure un illuminé, persuadé en outre que ses dons incontestables pour les chorus d’electric guitar lui viennent directement du ciel. Titulaire des grandes orgues de la cathédrale de Nantas (Cheixas) de 13 à 17 ans, Michael est aussi l’intellectuel de la fratrie, celui qui s’attache aux saintes écritures des textes de The Cash Stevens. Il a de graves lacunes en langues étrangères, ce qui a permis à ses frères de faire passer leur reprise de « Personal Jesus » pour un cantique corinthien, mais on sera gentil de rester éminemment discret sur le sujet.
Michael est né gaucher, probablement du fait de la position foetale envahissante de son jumeau Ron, laquelle a fatalement entravé son développement in utero. Michael joue donc sur des guitares montées tout à l’envers qui font l’admiration de ses fans. On en a surpris à s’essayer à jouer dans un miroir sur ce genre d’engin, dans le seul et unique but d’imiter leur idôle, « pour faire comme Michael Cash ».
Michael Cash est par ailleurs célèbre pour avoir inventé par hasard, à 12 ans et demi, le concept de bière à la pression, dans la pénombre de l’atelier de son oncle Bud, à Chantenas (Cheixas). D’abord coutume locale, cette invention a depuis fait le tour du monde. Au grand damn de son inventeur, horrifié du fleuve de péchés qu’elle entraîne inexorablement à travers la planète.